Face à l’impact des changements climatiques sur le vécu des femmes et au rôle de premier plan qu’elles jouent ou peuvent jouer dans l’action climatique, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) appelle à leur accorder la place qu’elles méritent. Les femmes peuvent en effet apporter beaucoup dans ce long combat.
L’action climatique requiert 100 % de la population
Les femmes et les filles représentent la moitié de la population mondiale, mais elles sont souvent exclues des tribunes qui permettent d’échanger sur les changements climatiques. Mais si l’on veut atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, il faut que tout le monde soit de la partie. Cela signifie que davantage de femmes et de filles doivent être responsabilisées et impliquées.
L’on a besoin que les femmes, dans toute leur diversité, soient impliquées à tous les niveaux, des négociations sur le climat aux salles de Conseil d’administration en passant par les forêts et les champs, en particulier dans les secteurs et les régions durement touchés par les ravages du changement climatique.
Les femmes autochtones, en particulier, ont été à l’avant-garde de la conservation de l’environnement et possèdent des connaissances et une expertise inestimables qui peuvent contribuer à renforcer la résilience et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. En incluant davantage de femmes dans l’action climatique, nous pouvons créer un avenir plus durable et plus équitable pour tous.
L’autonomisation des femmes est synonyme de meilleures solutions climatiques
Les femmes représentent près de la moitié de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement. Lorsqu’elles bénéficient du même accès aux ressources que les hommes, les femmes peuvent augmenter leurs rendements agricoles de 20 à 30%. Ce gain de productivité permet non seulement d’améliorer la production agricole totale de 2,5 à 4%, mais aussi de réduire la faim dans le monde de 12 à 17%, selon les Nations unies.
L’autonomisation des femmes dans l’agriculture peut également avoir un impact positif sur l’adaptation au climat. En fournissant des technologies et des ressources appropriées, l’on pourrait promouvoir des pratiques agricoles et de conservation plus durables. Et en réduisant la pauvreté, l’on peut aider les individus à mieux s’adapter aux effets du changement climatique.
L’investissement dans les femmes et les filles a des effets bénéfiques considérables sur les communautés et les pays. En fait, certaines recherches montrent que les pays où les femmes sont fortement représentées au Parlement sont plus enclins à ratifier les traités internationaux sur l’environnement.
Les femmes sont essentielles pour renforcer la résilience climatique des communautés
Lorsqu’il s’agit de renforcer la résilience climatique des communautés, il est essentiel d’impliquer les femmes. En fait, les Nations unies signalent que les communautés réussissent mieux à mettre en place des stratégies de résilience et de renforcement des capacités lorsque les femmes font partie du processus de planification.
En outre, les femmes sont généralement les premières à réagir aux catastrophes naturelles, elles jouent un rôle de premier plan dans la réduction des risques de catastrophe et contribuent au relèvement après la catastrophe en répondant aux besoins de leur famille et en renforçant la cohésion de la communauté.
En impliquant les femmes dans la planification communautaire et les efforts de réponse aux catastrophes, les pays peuvent construire des communautés plus fortes, plus résilientes et mieux équipées pour faire face aux défis du changement climatique.
Le changement climatique affecte tout le monde, mais pas de la même manière
Les changements climatiques touchent tout le monde, mais pas de la même manière. Il est bien établi que le changement climatique a un impact plus important sur les personnes les plus vulnérables de la planète, que ce soit dans les pays développés ou en développement, et qu’il exacerbe les inégalités existantes. Les femmes sont souvent confrontées à des risques plus élevés et à des charges plus lourdes en raison de la pauvreté et des rôles, responsabilités et normes culturelles existants.
Par exemple, dans de nombreuses sociétés, les femmes sont responsables de l’énergie, de la nourriture, de l’eau et des soins aux jeunes et aux personnes âgées. Dans les pays en développement en particulier, les conséquences du changement climatique peuvent alourdir le fardeau des femmes et des jeunes filles, par exemple en les obligeant à parcourir de plus grandes distances pour s’approvisionner quotidiennement, en leur laissant moins de temps pour un travail rémunéré et en les exposant potentiellement à des risques accrus pour leur sécurité personnelle.
Mais voici la bonne nouvelle : investir dans l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes présente des avantages considérables, notamment la préservation de l’environnement, la réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Et en abordant le changement climatique sous l’angle de l’égalité des sexes, l’on peut également défendre les droits des femmes et promouvoir une plus grande égalité entre les sexes.
Les pays reconnaissent l’importance du genre dans la planification climatique
La bonne nouvelle est que les femmes et les filles sont de plus en plus habilitées à contribuer à l’action climatique et à en tirer profit. Dans le cadre du processus des Nations unies sur les changements climatiques, de nombreux pays ont expliqué comment ils intègrent la dimension de genre dans différents secteurs prioritaires de leurs plans d’action nationaux sur le climat (contributions déterminées au niveau national) et de leurs plans nationaux d’adaptation.
Le plan d’action pour l’égalité des sexes adopté par les gouvernements, parties à la CCNUCC appelle à une participation pleine, égale et significative des femmes au processus climatique international et à leur garantir un rôle de premier plan dans la prise de décision et dans l’action climatique
En 2012, les gouvernements, parties à la CCNUCC ont adopté un objectif d’équilibre entre les sexes dans les délégations nationales et dans les politiques et actions nationales en matière de climat. Depuis lors, ONU Climat veille chaque année à la composition par sexe des délégations nationales et des organes politiques et décisionnels dans le cadre du processus de l’Accord de Paris.
Ce qu’il faut maintenant, c’est que les pays soient renforcés dans la manière dont ils cherchent à atteindre la parité hommes-femmes dans les politiques climatiques locales, nationales et internationales et dans les rôles décisionnels.
Le Papyrus