Sanctions contre le Niger : Un économiste prédit un effet boomerang !

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Selon Issoufou Boubacar Kado Magagi, un économiste nigérien, les sanctions infligées à son pays à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023 auront des répercussions sur ceux qui en sont les premiers responsables, notamment, l’Union européenne (UE).

Selon le spécialiste, en prenant des sanctions contre Niamey, l’Europe s’est isolée un peu plus du continent africain. Cette option radicale pourrait avoir des conséquences en particulier sur la France, qui importe une partie de son uranium du Niger, pour faire fonctionner ses centrales nucléaires.

« Embourbée dans un processus de désindustrialisation, la France est en effet dépendante des ressources du continent », affirme l’économiste. Cela explique son embarras après les différents lâchages des pays du Sahel, du Mali au Burkina Faso.

« Les sanctions de l’UE ne vont que l’éloigner des pays africains. Ces derniers vont s’orienter vers les Brics, c’est certain. Et les pays européens vont payer les pots cassés. La France actuellement n’a rien, même le paracétamol ou l’aspirine,elle les commande à la Chine. La France ne vit que du CFA et des richesses africaines. C’est pour ça qu’elle s’est affolée, qu’elle court dans tous les sens et veut la guerre dans la sous-région. Elle est isolée et ne sait pas comment faire », déclare l’expert.

Les exportations nigériennes vers l’UE ont déjà été divisées par 40 en août 2023, atteignant tout juste 220.000 Euros. La France, qui avait acheté pour 8,3 millions d’Euros d’uranium au pays en juillet 2023, est la grande perdante de ce resserrement des vannes, selon les calculs effectués à partir de données du Service statistique européen.

« L’UE a donné un coup d’épée dans l’eau. Les sanctions n’auront aucun effet sur la bonne conduite de la refondation de la république du Niger. Ces changements contribuent au renforcement de la démocratie en Afrique. Tant qu’il y a mauvaise gouvernance démocratique et économique en Afrique, il y aura toujours des coups d’État militaires ou des insurrections populaires pour ramener l’ordre normal », explique l’économiste nigérien.

Par ailleurs, lorsqu’un pays comme le Bénin refuse de traiter les marchandises à destination du Niger, cela ne fera que les bonnes affaires du Port autonome de Lomé (Pal). Le Niger peut contourner le port de Cotonou et continuer à se ravitailler. D’autres pays de la Cedeao ne sont pas non plus à l’abri des conséquences.

LP

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