Alors qu’il était dans l’impasse totale, parce que la justice nationale et internationale ont rejeté ses recours successifs, Ousmane Sonko, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), en prison depuis plusieurs semaines, a surpris l’opinion nationale et internationale en désignant un candidat pour le remplacer, au cas où sa candidature deviendrait définitivement impossible.
Après concertation au niveau la Coalition de l’opposition qui le soutient, Sonko accepte de donner sa bénédiction à Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier et tous les soutiens du camp d’Ousmane Sonko se sont immédiatement mis à la conquête des parrainages, afin de déposer le dossier de candidature dans les délais.
En agissant ainsi, Sonko veut se démarquer de plusieurs acteurs politiques africains qui n’acceptent jamais de laisser un autre être candidat à leur place, même si leur situation ne leur permet plus d’être candidat. Même ceux qui le font pour ne pas être mal jugé, finissent par saboter cette candidature dans l’ombre.
Alors, le choix de Sonko est-il sincère ? Est-il prêt à voir un autre porter les idéaux de son parti politique, et le soutenir jusqu’au bout ? Quoi qu’il en soit, le prisonnier le plus célèbre du Sénégal à ce jour veut se faire passer pour un patriote, un panafricain qui pense d’abord aux intérêts du peuple et non à ses propres intérêts.
L’avenir permettra de savoir si Ousmane Sonko n’était pas en train de dribbler tout le monde. Une chose est certaine, il deviendra encore plus populaire à la suite de cet acte. Mais, ce choix sera-t-il le choix gagnant pour le camp Sonko ? L’on le saura en 2024. Le camp Sonko affirme que la candidature de son leader n’est toutefois pas encore totalement hors jeu.