L’armée de l’air nigériane a officiellement confirmé ce vendredi avoir effectué des bombardements dans l’État de Zamfara. Plusieurs terroristes auraient été tués. Le pays poursuit ainsi sa guerre sans merci contre ces bandits.
« Les avions de combat ont mené des frappes aériennes sur les bandits. Je suis sûr que plus d’une centaine ont été tués et près du double ont été gravement blessés », a déclaré un officier militaire impliqué dans l’opération.
Un autre responsable de l’armée a communiqué un bilan similaire: « Les cadavres, gravement brûlés, jonchaient les buissons. Ils étaient si nombreux que les bandits en ont abandonné beaucoup pour faire de la place pour l’évacuation des blessés », a-t-il avancé.
Ces deux responsables, qui parlaient sous le couvert de l’anonymat car non autorisés à parler de l’opération, ont précisé que c’est un renseignement « reçu à temps » qui a permis de localiser ces centaines de bandits à moto et de déployer les avions de combat au-dessus du district de Sangeko, autour du village de Dan Mani.
Selon eux, les bandits convergeaient vers une zone à cheval entre les Etats de Zamfara, de Kebbi et de Niger, avec l’intention d’attaquer certains villages et une base militaire.
Le porte-parole de l’armée de l’air nigériane, le commodore Edward Gabkwet, a confirmé les frappes. « Mais je ne peux pas vous confirmer les chiffres », a-t-il toutefois déclaré.
Alliances entre ces bandits et les jihadistes
Il s’agit de la deuxième opération aérienne la plus meurtrière contre les bandits dans l’État de Zamfara depuis 2015, date à laquelle l’armée s’est déployée pour lutter contre ces gangs.
Deux civils habitant près de la zone bombardée ont confirmé avoir vu plus d’une centaine de cadavres sur place.
« Ils ont été bombardés par des avions de chasse et un grand nombre d’entre eux ont été tués », a déclaré Usman Tukur, estimant le nombre de personnes tuées à plus de cent.
« Ceux ayant survécu ont été vus en train de fuir avec leurs camarades blessés à travers les villages de la région », a-t-il ajouté.
Un autre habitant, Mustapha Sarki Kaya, a fait un récit similaire, affirmant que les habitants avaient également vu les bandits enterrer certains de leurs morts.
Les régions du nord-ouest et du centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et affrontements meurtriers autour de l’exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés, aggravés par la pression démographique et le changement climatique.
L’enchaînement de meurtres suivis d’actes de représailles a donné naissance dans la région à une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages.
Ces bandits, dont certains sont de véritables seigneurs de guerre, multiplient leurs attaques malgré les opérations militaires sur la vaste forêt de Rugu, un de leurs repaires connus, à cheval sur les Etats de Zamfara, Kaduna, Katsina et Niger.
Ils agissent pour la plupart pour des raisons financières, sans revendication idéologique a priori. Mais des alliances entre bandits et jihadistes se sont multipliées et suscitent de nombreuses inquiétudes.
LP et AFP