Beaucoup s’étonnent des propos du ministre des Affaires étrangères de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur lors de la 78ème Session de l’Assemblée générale des Nations unies. Mais, pourquoi ? En diplomatie, l’on se positionne toujours sur les créneaux porteurs.
Le professeur Robert Dussey a pour objectif de vanter la politique du président de la République Faure Gnassingbé à travers le monde entier, et de rendre attrayante la destination togolaise. Le chef de la diplomatie togolaise doit dans sa tâche réussir à attirer la sympathie du plus grand nombre. Et on peut dire qu’il a réussi jusqu’ici.
Pour y arriver, il doit prôner une vision ambitieuse et attirante. Il est obligé parfois de surfer sur la tendance. Il est vrai que les cris et plaintes des Africains ces derniers temps sont réels. Les Africains ne bénéficient pas d’une vraie indépendance. L’on a toujours accusé les dirigeants africains d’être à la solde des puissances colonisatrices.
Si aujourd’hui des représentants de plusieurs gouvernements le reconnaissent, tant mieux. Il était tout simplement temps pour les pays africains de sortir la tête de l’eau. Le renouveau du panafricanisme est en marche et il semble irréversible. Un vent fort souffle sur le continent.
Et ceux qui veulent ramer à contre-courant risque d’être emporté. Mais, pourquoi vouloir aller à l’encontre des aspirations populaires légitimes ? Les peuples d’Afrique n’ont-ils pas raison de clamer haut et fort leur soif de souveraineté, d’autonomie, de sécurité de développement ?
Pourquoi reproche-t-on au régime togolais de vouloir soutenir la cause africaine ? Un gouvernement africain devrait-il aller à l’encontre de ces aspirations ? Ce serait de l’abomination. Il ne faut pas non plus oublier que le Togo abritera le 9ème Congrès panafricain en 2024. Et il faudrait que tous les panafricanistes du monde se retrouvent dans cette organisation afin que cela puisse porter des résultats probants pour le continent.
Alors, que l’on laisse le Togo et son chef de la diplomatie clamer haut et fort la dynamique d’une nouvelle Afrique, une Afrique africaine, africanophone, qui se veut libre, souveraine, indépendante, maître d’elle-même.
Serge Lenoir