Togo : Les 20 années les plus longues et les plus rapides

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Dans la soirée du samedi 5 février 2005, alors que les Togolais s’installaient pour suivre leur feuilleton habituel sur la Télévision togolaise (TVT), suivi du journal de 20h ; ils furent accueillie par une information inattendue. Ce fut « la catastrophe nationale », le deuil s’installa, et les chants religieux prirent d’assaut les petits écrans.

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Voir le Premier ministre du Togo (à l’époque Koffi Sama) débarquer sur la télévision nationale un 5 février n’était pas habituel. En effet, le 13 janvier (date de l’assassinat du  président Sylvanus Olympio, transformée en fête de la libération nationale), et le 24 janvier (attentat de Sarakawa) étaient déjà passé ; et en cette période de l’année, il n’y avait pas d’évènements mémorables à commémorer.

Par ailleurs, lors des occasions spéciales, c’est le chef de l’État et non son Premier ministre qui s’adressait à la nation. Même si ce dernier recevait l’autorisation de le faire, ce n’était pas sur le vieux plateau de la TVT qu’il allait le faire.

Il y avait donc quelque chose de grave ! Même si des rumeurs circulaient sur l’état de santé du général Eyadema Gnassingbé et son décès éventuel, ils étaient peu nombreux à se douter que son heure avait finalement sonné.

Nombreux sont ses compatriotes qui avaient fini par le considérer comme un surhomme, pire, un immortel. L’annonce de sa mort avait désorienté même certains de ses opposants. Des Togolais ont témoigné que le 5 février 2005 n’a pas été une journée ordinaire. Selon eux, même la nature semblait vouloir exprimer quelque chose (colère, tristesse etc…).

Quel que soit ce que l’on peut lui reprocher, le général Eyadema était un homme imposant tant au Togo qu’à l’extérieur du pays. Il fait partie des personnalités sur lesquelles les historiens et autres chercheurs devront se pencher prochainement afin de sauvegarder leurs mémoires pour les générations à venir. Sylvanus Olympio et d’autres font partie de cette liste de personnalités.

La disparition subite du général Eyadema Gnassingbé avait plongé le pays dans l’incertitude totale, et le pouvoir qui trainait, a très vite été capté par l’armée qui l’a transmis à son fils Faure Gnassingbé. Ce dernier démissionnera suite aux pressions sur le plan national et international. Mais, il remportera l’élection présidentielle d’avril 2005.

Cela fait donc 20 ans que Faure Gnassingbé dirige le Togo. Ces années sont passées très vite, et l’on a l’impression que ces évènements se sont produits juste hier. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont.

Pour Faure Gnassingbé et ses partisans, le Togo avance et les années s’enchainent rapidement au rythme d’élections remportées et de projets sociaux annoncées et réalisées. Mais, pour les opposants au régime, l’on dirait que le temps s’est arrêté. L’opposition togolaise qui combattait le régime d’Eyadema, a continué à faire la même chose avec son fils.

Pour ces Togolais qui disent ne plus vouloir un Gnassingbé à la tête du pays, ce fut 20 années longues, rudes, émaillées d’échecs. C’est dans ce contexte que le Togo effectue un saut dans la cinquième République, avec comme changement fondamental, l’avènement d’un régime parlementaire. D’ici le mois de mai 2025, les Togolais connaitront l’architecture de la nouvelle République.

À la lumière de la réflexion ci-dessus, 20 ans ne sont pas 20 jours ; 20 ans, c’est long ; 20 ans font 240 mois, 960 semaines, et 7 300 jours : C’est beaucoup. 20 ans, c’est l’âge où un jeune togolais ne peut plus se permettre de tergiverser, il doit trouver sa voie.

Alors, 20 ans dans la vie d’un pays, ce n’est pas rien. Mais, qu’est-ce que les Togolais ont fait de ces 20 ans ? Que feront-ils des 20 prochaines années ?

Serge Lenoir

 

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