Le 13 janvier 1963, le gouvernement du Togo indépendant dirigé par Sylvanus Olympio, fut renversé, à la suite d’un coup d’État. Les militaires, auteurs du coup d’État firent appel à Nicolas Grunitzky et à Antoine Méatchi, leaders de l’Union démocratique des peuples du Togo (UDPT).
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Le 13 janvier reste une date importante dans l’histoire politique du Togo. En effet, elle marque la fin du régime Sylvanus Olympio qui a présidé aux destinées du pays de 1958 à 1963, avant d’être renversé. Plusieurs raisons expliquent ce coup d’État.
Le coup d’État du 13 janvier 1963 fut l’aboutissement d’une suite d’évènements depuis la période coloniale jusqu’à l’indépendance du Togo le 27 avril 1960. Dans ce sens, l’on peut évoquer les causes lointaines et les causes immédiates.
Les causes lointaines du coup d’État du 13 janvier 1963
Elles sont liées aux épisodes vécus par la classe politique entre 1946 et 1960. Les antagonismes existants entre les partis politiques dits progressistes et nationales, toujours vivaces, vont occasionner des règlements de compte, préjudiciables à la paix civile, avec la chasse aux sorcières, du fait des « Ablode Sodja ».
Ces derniers furent, au départ, une sorte de milice du Comité de l’unité togolaise (Cut), chargée d’assurer le maintien de l’ordre aux meetings et manifestations du parti.
Au lendemain de la victoire du 27 avril 1958, Certains leaders Cut-Juvento se servirent de ces groupes pour opérer des vengeances partisanes, troubles qui s’étendirent rapidement à toutes les régions du pays. Syvanus Olympio fut accusé d’avoir laissé faire et même encouragé cette pratique.
Mais, la réalité fut toute autre. Lors de son discours d’investiture à la chambre des députés le 16 mai 1958, il lança un pressant appel à toute la nation à travers ses élus, afin d’écarter « toute pensée de vengeance, car il n’appartient qu’à Dieu seul de venger ceux qui ont été victimes des errements humains.
Le Togo a besoin de tous ses enfants pour travailler à sa libération complète du joug colonialiste ».
Mais, ces agressions se poursuivirent, malgré tous les appels au calme, y compris une tournée du Premier ministre à travers tout le pays. La véritable histoire de ces troubles reste à écrire car les deux camps se renvoient la balle.
Le livre blanc rédigé par le second gouvernement Grunitzky sur cette période ne raconte les faits qu’au seul point de vue des victimes de la période 1958-1963, oubliant les sévices subis par les nationalistes entre 1951 et 1958.
Par ailleurs, la fragile union entre les vainqueurs de 1958 se disloqua rapidement, suite aux divergences de vue quant à la stratégie dans la conduite des affaires publiques, ainsi qu’aux tempéraments des deux leaders et aux méthodes d’action de leurs partis respectifs.
Le président de la République, après les doubles élections présidentielles et législatives de 1961 qui transformèrent le Cut en parti unique dont il devient le président à vie, se mua en autocrate appréciant peu la critique des leaders de la Juvento (Anani Santos, Ben Apaloo, Firmin Abalo, Mensah Aithson, entre autres) ; qui furent arrêtés et emprisonnés le 26 décembre 1961.
Quant aux leaders des autres partis politiques, notamment l’UDPT, née de la fusion du Parti togolais du progrès (PTP) et de l’Union des chefs et populations du nord (UCPN), ils durent s’exiler.
Les causes immédiates de l’assassinat du président Sylvanus Olympio
Au lendemain des élections législatives du 27 avril 1958, pendant que les partis nationalistes fêtaient leur victoire, les responsables des partis progressistes étaient victimes de vengeance de la part des nationalistes. Mais ils n’étaient pas les seuls dans ce cas. Les opposants juventistes subirent le même sort.
Par ailleurs, sur le plan socioéconomique, le président Olympio mena une politique de rigueur budgétaire qui entraina une crise marquée par l’augmentation sans cesse du nombre de chômeurs et l’irrégularité des salaires des travailleurs. Il y a aussi lieu de mentionner le déclin du commerce, l’activité principale des femmes.
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Sur le plan international, grand patriote et panafricaniste convaincu (il était en train de rédiger la Charte de l’OUA quand les putschistes investissent sa demeure), il était partisan de l’indépendance économique et politique du continent hors de toute ingérence étrangère.
Ainsi multiplia-t-il les vexations à l’égard de l’ancienne puissance tutélaire, diversifiant ses partenaires économiques et financiers, poussant la volonté d’autonomie jusqu’à envisager la sortie de la zone franc; ce que Jacques Foccart et les stratèges de la cellule africaine de l’Élysée ne pouvaient tolérer, à un moment où la France était en train de bâtir les réseaux de la Françafrique.
À cela s’ajouta la pression des demi-soldes de l’armée française revenus d’Algérie et qu’Olympio refusait d’intégrer dans une armée nationale qu’il ne voulait pas créer, au motif que le petit Togo n’avait pas besoin d’une armée (pour le défendre contre quel ennemi extérieur ? ), mais d’une police bien organisée.
Toutes les conditions étaient donc réunies pour assister à la chute du gouvernement Olympio dont les difficultés pour maitriser la situation devenaient de plus en plus évidentes.
Le dimanche 13 janvier 1963 au matin, les militaires togolais annoncent par les ondes de la radio nationale, la fin du régime de Sylvanus Olympio et la mort de ce dernier.
En effet, le refus d’intégrer les démobilisés de l’armée coloniale française, dans la petite armée togolaise, semble avoir été la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
Dans la mi-journée de ce 13 janvier 1963, un Comité insurrectionnel chargé de mettre en place une politique de réconciliation nationale fut mis sur pied. Il remit le pouvoir aux civiles, en l’occurrence l’ancien Premier ministre Nicolas Grunitzky.
La rédaction
Sources : Professeur Joseph Koffi N. Tsigbe, professeur titulaire en histoire contemporaine à l’université de Lomé