Depuis que les pays de la Confédération AES, à commencer par le Mali, ensuite, le Burkina Faso, et enfin, le Niger ont demandé le départ de toutes les troupes étrangères sur leurs territoires, la tendance gagne du terrain.
Malgré les indépendances dans les années 50 et 60 en Afrique, les pays occidentaux dont la France et les États-Unis, ont maintenu une présence très militaire et économique sur leurs anciens territoires.
Sur la base d’accords militaires dont l’on ne connait pas le contenu exacte, et qui sont aujourd’hui largement décriés par les opinions publiques, ces puissances ont gardé une main-mise sur les pays africains.
La sécurité des pays occupés durant des décennies, notamment l’achat d’armes, et les négociations en temps de conflit, même dans la lutte contre le terrorisme, étaient sous le contrôle des ces puissances.
C’est ainsi par exemple que dans la nord du Mali, la France a pendant pratiquement une décennie, favorisé l’occupation de certaines régions riches en ressources minières; empêchant le pouvoir central de Bamako d’y accéder.
Même si ces forces étrangères ont souvent donné l’impression d’aider ces pays à gérer leurs sécurités, il s’est avéré avec le temps, que ces puissances sont simplement des pompiers-pyromanes.
Comme le disait l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly dans un de ses tires : « Ils allument le feu, ils l’activent, et après ils viennent jouer au pompier… On a tout compris ».
Oui, les peuples ont enfin compris la supercherie. Tout le monde est aujourd’hui d’accord qu’aucun pays ne peut venir sécuriser les pays africains à leur place.
Ces soit-disant amis sont en fait des profiteurs; qui n’ont aucun intérêt à voir l’Afrique prendre son destin en main.
L’insécurité grandissante favorise le pillage des ressources. Et ce sont les industries des ces pays étrangers qui en sont les destinataires.
La situation en République démocratique du Congo (RDC) illustre bien cette situation.
Même la présence des troupes des Nations unies n’est qu’une chimère, puisque ce sont toujours les même puissances qui contrôlent cette institution qu’elles ont complètement rendue amorphe.
Alors, si à la suite de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui a pris des décisions historiques pour le départ des troupes, d’autres ont compris qu’il faut aussi enclencher la rupture, tant mieux.
Mais, il ne faudrait pas que cela soit une duperie visant juste à gagner la sympathie des peuples africains qui sont devenus très réfractaires à ces troupes… Que cela ne soit pas un effet de mode visant à gagner en popularité.
En effet, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un processus de désengagement des troupes françaises. Selon le président Alassane Ouattara, le départ complet aura lieu en 2025. Au Tchad, l’on a demandé un départ des troupes, et cela est en cours.
Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko, dans sa récente Déclaration de politique générale (DPG), et le président Basssirou Diomaye Faye, dans son discours de vœu ont annoncé que le départ de toutes les troupes étrangères est imminent.
Bassirou Diomaye Faye est même allé plus loin en affirmant que cela se concrétisera au cours de cette nouvelle année 2025.
Tant mieux si les pays africains ont compris qu’ils doivent prendre leur défense en main.
Dans le monde actuel en forte mutations géopolitiques, la sécurité et la défense sont des indicateurs de la souveraineté d’un pays et d’un peuple.
Chaque État cherche à favoriser ses intérêts au détriment des autres. Les États n’ont donc pas d’« amis »!
Serge Lenoir