Il faut que le rôle de l’Afrique soit encore plus prépondérant dans ce monde parce qu’on a tendance à négliger un peu le potentiel de l’Afrique du fait que beaucoup de nations sont toujours à l’étape de la pauvreté, de la dépendance. Mais quand on parle du monde multipolaire, justement, l’Afrique veut avoir sa place. Il faut qu’on donne à l’Afrique la place qu’elle mérite parce que c’est quand même un grand continent, plus d’un milliard et demi d’habitants. Je pense que nous devons avoir une place plus importante dans le concert des Nations unies et aussi être respectés aux yeux de tout le monde. Voilà pourquoi nous parlons de la multipolarité et de la souveraineté.
Parce que, en tout cas, pour ce qui nous concerne, nous ne souhaitons plus que les gens s’ingèrent dans nos affaires. Nous sommes assez matures pour comprendre, vivre en bonne symbiose avec le peuple, pour qu’on discute de ce qui est bien pour nous et ce qui n’est pas bien pour nous. On ne souhaite pas que les gens viennent s’ingérer et on aime aussi travailler de sorte à se prendre en charge, c’est-à-dire être autosuffisants. Donc voilà un peu le concept qui nous guide. Et côté culturel aussi, on ne souhaite pas que les gens viennent nous imposer ce qui est contraire à nos cultures.
Capitaine Ibrahim Traoré, président de la République en charge de la transition au Burkina Faso, en marge du sommet Russie-Afrique à Saint Pétersbourg du 27 au 28 juillet 2023