La neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9) s’est ouverte à Yokohama au Japon lundi dernier.
Parmi les dirigeants qui prennent part à cette importante rencontre, figure le président du Conseil togolais Faure Gnassingbé.
En marge de la TICAD 9, il y a eu le Forum sur le partenariat économique entre l’Afrique et les pays de l’Océan indien.
Faure Gnassingbé a présenté sa réflexion autour de trois axes majeurs à savoir le rôle logistique et industriel de l’Afrique en particulier le Togo, dans la création d’une zone commerciale entre les pays africains et ceux de l’Océan indien, la co-création des chaînes de valeur industrielles et le repositionnement de cette région comme un espace de connexion stratégique.
Le chef du gouvernement togolais a souligné l’urgence de transformer les défis géopolitiques actuels en opportunités pour construire un espace de stabilité, de prospérité partagée et de coopération durable.
Il a mis en avant la position géostratégique du Togo et son engagement à faire de Lomé un hub logistique de premier plan en Afrique de l’ouest.
Il a rappelé que le port de Lomé, le seul port en eau profonde et l’un des plus performants de la région ouest africaine, sert déjà de carrefour majeur entre l’Atlantique et les marchés africains intérieurs.
« Mon pays, le Togo, a choisi d’être une porte d’entrée stratégique au service de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et de l’ensemble du continent. Le port de Lomé, le port le plus profond de la côte ouest africaine est déjà un hub logistique incontournable, capable de connecter directement la production industrielle japonaise au marché africain », a déclaré Faure Gnassingbé.
L’on apprend à travers ses propos, l’installation prochaine de Toyota au Togo. « Ce n’est pas seulement un investissement, c’est la confirmation que l’Afrique peut offrir aux investisseurs internationaux des plateformes modernes, fiables et attractives », fait remarquer le dirigeant togolais.
Le président du Conseil a insisté sur la nécessité de passer d’un modèle d’échange inégal à une production conjointe, qui valorise les ressources locales et le transfert de technologie, crée de l’emploi et positionne la jeunesse africaine comme acteur central du développement.
« Nous devons aller plus loin que les infrastructures. L’Afrique et le Japon doivent co-créer des chaînes de valeur industrielles. La véritable prospérité naît dans la production conjointe. Notre ambition n’est pas seulement d’être une plateforme de transit. Nous voulons transformer nos ressources, produire localement et faire de notre jeunesse des acteurs de la production, pas seulement de la consommation », a-t-il relevé.
Des secteurs stratégiques comme l’automobile, l’énergie, le numérique et l’agro-industrie ont été identifiés comme moteurs potentiels de cette nouvelle ère de coopération économique. Ils permettront de développer ensemble des écosystèmes productifs, intégrés, connectés par l’Océan indien.
Le chef du gouvernement togolais propose le repositionnement de la zone des pays de l’Océan indien non pas comme une frontière lointaine, mais comme une extension naturelle des échanges entre l’Afrique et l’Asie.
Selon lui, cette coopération ne saurait se limiter à des intérêts économiques. Il a insisté à cet effet sur la dimension humaine et environnementale de l’espace indo-océanique.
Le développement maritime, a-t-il précisé, doit être respectueux des populations et de l’écosystème marin, à travers la promotion d’une économie bleue et verte, inclusive et durable.
E. Dadzie