À l’occasion du 50ème anniversaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) le 28 mai 2025, le Dr Folly Gada Ekue, enseignant-chercheur à l’université de Lomé, et directeur de l’Institut d’études stratégiques (IES) se prononce sur l’évolution de l’institution sous régionale.
Selon Dr Folly Gada Ekue, « l’histoire de la Cédéao est jonchée de hauts et de bas ». Mais, il pense qu’il y a des acquis probants qui font que l’on ne peut pas réduire la communauté en miettes. Étant donné que la Cédéao possède des institutions qui ont été rodées par le temps, l’universitaire recommande de soutenir les idéaux des pères fondateurs.
Il est d’accord qu’il y a des améliorations à apporter à la communauté. Parmi les idéaux des pères fondateurs, l’on a le commerce intra africain, la non dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur, l’intégration entière des peuples. L’universitaire trouve le mécanisme constitutif de l’Alliance des États du Sahel (AES), positif. Selon lui cela répond à une des carences de la Cédéao.
C’est-à-dire, la soumission à l’ordre économique et monétaire européen et occidental. « L’on peut corriger cette dimension », affirme le Dr Ekue. « Certains chefs d’État veulent mettre fin à la dépendance aux fonds européens. D’autres veulent continuer dans une phase transitoire », révèle l’universitaire.
Il est convaincu que cela va se résoudre prochainement. Pour lui, la Cédéao doit collaborer avec l’AES. « C’est obligatoire. La même chose vaut pour l’AES », dit-il. « Je pense que nous irons dans le sens d’une réintégration africaine », assure l’universitaire.
Avec le brisement des barrières opéré courageusement par l’AES, et la stabilité des institutions de la Cédéao, qui demeurent un cosmos fiable, le Dr Ekue pense que « les membres de la Cédéao pourraient bénéficier du parapluie souverainiste de l’AES ; et eux, ils peuvent jouir de la solidité des institutions de la Cédéao ».
Serge Lenoir